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Inauguration de l’exposition « l’Algérie et la Grande Guerre, éclats de vies » à l’Institut Français d’Oran.

Le 10 novembre 2016, l’Ambassadeur de France en Algérie a inauguré l’exposition « L’Algérie et la Grande Guerre, éclats de vies », réalisée par les élèves du Lycée International Alexandre Dumas d’Alger avec le soutien du Service des anciens combattants et victimes de guerre près l’Ambassade de France. Cette inauguration a été précédée d’une conférence du docteur Moumen et l’exposition a été enrichie par un prêt exceptionnel de Monsieur Meski, collectionneur et écrivain algérien.

 L

Intervention de M. Bernard EMIÉ

Ambassadeur,

Haut Représentant de la République Française en Algérie

à l’occasion de l’inauguration de l’exposition

« l’Algérie et la Grande Guerre – «éclats de vie»

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Institut français d’Oran, jeudi 10 novembre 2016 – 19h15

 

Monsieur le Wali,

Monsieur le Président de l’Assemblée Populaire Communale,

Monsieur le Consul général de France,

Monsieur l’attaché de défense,

Monsieur le Directeur de l’Institut français,

Mesdames et Messieurs les conseillers consulaires,

Monseigneur,

Mesdames et Messieurs  les chefs d’entreprises,

Mesdames, Messieurs.

 

C’est un honneur pour moi que d’inaugurer ce soir à Oran, en cette veille de commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, l’exposition « l’Algérie et la Grande Guerre, éclats de vies » à l’Institut Français.

Après la conférence particulièrement intéressante et illustrée que vient de nous présenter le Professeur Abderahmen Moumen, cette belle exposition vient rappeler le lourd tribut payé par les milliers de soldats venus d’Algérie, mais également leurs conditions de vie, leurs faits d’arme, ainsi que l’effort économique et financier fourni par l’Algérie, avec l’apport de dizaines de milliers de travailleurs algériens.

Cette conférence et cette exposition nous permettent de savoir un peu plus sur cette page d’histoire commune, et sur le destin de ces hommes partis d’Algérie défendre les valeurs de la France. Elles résultent d’une démarche à la fois mémorielle, pédagogique et historienne.

Ce travail a en effet été réalisé au sein d’ateliers d’écriture par des élèves du lycée international Alexandre Dumas d’Alger, encadrés par une équipe pluridisciplinaire d’enseignants. A partir de documents iconographiques authentiques et d’enquêtes personnelles, ces jeunes ont livré leurs impressions et émotions sur les lieux, les événements ainsi que sur le destin de ces dizaines de milliers d’hommes dont la vie fut bouleversée à jamais.

Cette exposition est donc un véritable travail d’historien. Elle est en effet le fruit d’une investigation précise, et illustre avec justesse ces faits historiques et sociaux. Elle  comporte 30 compositions graphiques et s’articule autour de 8 thématiques telles que « l’entrée en guerre », « le recrutement », « vivre et survivre au front »…. qui rappellent autant de tranches de vie, d’éclats de vie au milieu du déluge de feu et des souffrances endurées dans les tranchées et sur les champs de bataille.

Je remercie également Monsieur Meski, ici présent, qui a bien voulu que l’on présente une partie de la collection dédiée à son grand père, Benchabane Tahar ; ces documents trouvent toute leur place dans cette exposition présentée par l’Institut. Cette démarche, unique à ma connaissance, de reconstitution d’un parcours de vie d’un ancien combattant algérien incarne sans aucun doute tous ces « héros anonymes » qui participèrent aux combats pour la liberté.

Car cette exposition s’inscrit également dans le cadre de notre devoir de mémoire.

Souvenons-nous de ces hommes qui furent si jeunes précipités dans la tourmente de la guerre. N’oublions jamais que sur 175 000 d’entre eux, quel que soit leur statut, leur grade ou confession, près de 26 000 périrent sur les champs de bataille. Ils prirent une part déterminante à ce conflit, aux côtés des soldats venus de toute la France.

Il y a 100 ans, en 1916, tirailleurs, spahis et zouaves algériens furent engagés dans des batailles emblématiques comme celles de la Somme ou de Verdun. Comme je le rappellerai demain, en présence des autorités algériennes et de mon collègue l’Ambassadeur d’Allemagne, nous nous inclinons devant la mémoire de ces soldats qui ont donné leur vie pour notre liberté. Des vétérans de la Seconde guerre mondiale seront présents demain parmi nous.

Et c’est un symbole très fort qu’elle ait été réalisée par de jeunes lycéens, notamment grâce au recueil de nombreux témoignages auprès d’anciens combattants. Le lien générationnel ainsi créé est essentiel pour transmettre les valeurs et le souvenir. Je tiens d’ailleurs à préciser que les élèves du LIAD ont également participé à l’écriture d’un très bel ouvrage édité en français et arabe, ouvrage qui leur a valu les félicitations du Président Hollande. Ces projets ambitieux ont participé à la nécessaire valorisation d’une mémoire souvent oubliée car de plus en plus lointaine au fil du temps.

L’inauguration de cette exposition me permet de retrouver Oran, son dynamique Institut français, et d’installer son nouveau directeur, Monsieur Alain Ramette, à qui je souhaite un grand succès dans sa mission, auprès du Consul général, dans cette grande circonscription de l’ouest de l’Algérie. Après Béatrice Bertrand, à qui je souhaite rendre hommage pour la qualité de son travail, je sais que vous allez très bien réussir. La demande culturelle est forte et nous devons faire en sorte que notre Institut rayonne partout et au-delà d’Oran dans toutes les Wilayas de la circonscription. Car notre relation avec l’Algérie intègre naturellement le souvenir, la réconciliation, la transmission, dimensions majeures de notre partenariat d’exception que nos deux Présidents de la République ont décidé.

Cette exposition, que nous avons présentée au Président Hollande lors de sa visite d’amitié et de travail à Alger en juin 2015, et qui a également été présentée l’an dernier pour le 11 novembre à Constantine, va maintenant, après Oran, voyager. L’Office National des Anciens combattants et des victimes de guerre prépare sa diffusion au sein de nombreux établissements d’enseignement, dans un périple qui la conduira de Verdun à Marseille tout au long de l’année 2017. Alors, comme aujourd’hui en Algérie, demain en France cette diffusion permettra de sensibiliser le maximum de citoyens dont les jeunes de nos deux pays, au destin de ces hommes qui partirent si loin de chez eux défendre les valeurs de la France et rendre toute sa liberté à notre pays.

Mesdames et Messieurs, c’est ainsi que nous pourrons construire notre avenir et notre avenir en commun, et c’est pourquoi dans cette dynamique très forte de nos relations, je suis heureux que nous puissions ce soir présenter au grand public d’Oran cette remarquable exposition.

Je vous remercie.